Le théâtre de la mémoire dans l’œuvre aurevillienne

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26 janvier 2024

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Dans Une page d’histoire, court récit poétique sur les traces de Julien et Marguerite de Ravalet, beaux incestueux du château de Tourlaville, Barbey d’Aurevilly glane pour un auteur de génie le matériau indispensable à son œuvre, la situation, les personnages, la couleur locale, et laisse bientôt le récit en suspens et dans une sorte d’inachèvement qui en fait la grande modernité. Quelques fragments, quelques visions, pour lever l’imagination ; quelques scènes pourrions-nous dire, tant le narrateur, « leveur d’empreintes » sur les lieux du forfait, présente ces traces au lecteur dans l’idée que, peut-être, elles exciteront son imagination au point qu’il visualisera les principaux épisodes de ce fait divers sanglant. Barbey d’Aurevilly serait-il alors, et bien plus qu’il ne l’a dit lui-même, un homme de théâtre ? Si la littérature dramatique contemporaine lui semblait une sorte de bêtise et qu’il rejetait globalement le théâtre français de son époque – « une nécropole, une chose morte, où reviennent des voix sépulcrales » – sa longue activité de critique dramatique lui permit sans doute de rêver à un drame idéal. Et c’est peut-être à ce théâtre mental, « à ce théâtre qui ne se joue pas en public » mais dans le secret de l’âme que Barbey d’Aurevilly songe au crépuscule de sa vie, à ce drame illimité de rester inachevé.

In Une page d’histoire, a short poetical account revealing the traces of Julien and Marguerite de Ravalet, the smart incestuous young ones living in the Tourlaville Castle, Barbey d’Aurevilly gleans as an author of genius the substance essential to his work, the situation, the characters, the local colour and soon leaves the story in abeyance in a sort of incompletion which endows it with some great modernity. A few fragments, images, to arouse imagination: a few scenes could we say as long as the narrator, discovering imprints on the scene of infamy reveals these traces to the reader with the idea, that, maybe, they will excite his imagination to the point he will visualize the main episodes of that bloody event. Would Barbey d’Aurevilly be then much more than he declared himself as a man of the theatre? Whereas he considered contemporary dramatic literature as a sort of stupidity and globally rejected the French theatre of his time, “a necropolis, a dead thing, from which sepulchral voices came back”, his long drama critic activity probably led him to dream of some ideal drama. And maybe Barbey d’Aurevilly, in the twilight of his life, thinks of that mental theatre, which is not played before an audience but in the secret of the soul, of that drama doomed to be unlimited, unfinished.

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