La Calprenède et l’épopée

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26 janvier 2024

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Marie-Gabrielle Lallemand, « La Calprenède et l’épopée », Presses universitaires de Caen, ID : 10.4000/books.puc.24917


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Les trois romans de La Calprenède ressortissent à la veine héroïque et s’inscrivent dans la descendance de l’épopée. Cet article analyse les implications de cette hybridation générique. Épopée et roman mêlent des intrigues politiques et amoureuses, mais se distinguent par la prépondérance du politique dans l’épopée, de l’amour dans le roman. Dans ses deux premiers romans (Cassandre et Cléopâtre), La Calprenède conçoit des héros qui le sont non pour les traces qu’ils ont laissées dans l’histoire mais pour leurs exploits amoureux, privés, que l’histoire ne retient pas. Pour faire d’eux des héros, La Calprenède recourt à l’agrandissement caractéristique de l’épopée. Le roman qu’il pratique dans un premier temps est l’épopée des oubliés de l’histoire, en quelque sorte une contre-histoire. Le héros éponyme du dernier roman, Faramond, est, lui, fameux, particulièrement en France. La Calprenède écrit son histoire « d’une autre maniere qu’elle ne l’avoit esté jusques icy » mais, contrairement à ce que ce passage pourrait laisser penser, la nouvelle manière d’écrire l’histoire est la plus ancienne, l’épopée. La Calprenède fait pour Louis XIV ce que Virgile fit pour Auguste : une épopée relatant la fondation d’un empire mais il s’agit d’une épopée moderne, en prose, qui rencontre la faveur d’un large public et est un véhicule efficace de la propagande royale auprès de ce public : un roman héroïque.

The three novels of La Calprenède belong to the heroic genre, that can be considered as a descendant of the epic. This paper analyses the implications of this genre hybridisation. Both epic poem and novel mix political and sentimental intrigues, but while politics is more pregnant in the epic, love is predominant in novels. In his first two novels (Cassandre and Cléopâtre), La Calprenède presented heroes who were famous, not by their traces in History, but by their private sentimental exploits, that were not of historical interest. In order to transform these characters into heroes, La Calprenède resorted to enlargement, which is a classical process of epic poetry. The novel of his first manner was the epic of the forgotten of History, which in some ways is an anti-History. The eponymous hero of the last novel, Faramond, is well known, especially in France. La Calprenède wrote his story “in another way than it had been told up to now”, but, unlike what this sentence would suggest, the new way of writing history was the older one, the epic poem. La Calprenède did for Louis XIV what Vergil had done for Augustus: an epic poem telling the foundation of an empire, but it was a modern epic poem, written in prosa; the form of the heroic novel became widely popular and was an efficient means of royal propaganda.

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