26 janvier 2024
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Marine Roussillon, « Usages du merveilleux dans le Clovis de Desmarets de Saint-Sorlin », Presses universitaires de Caen, ID : 10.4000/books.puc.24937
L’étude des usages du merveilleux dans le Clovis de Desmarets de Saint-Sorlin et de leurs contextes polémiques (la Querelle du merveilleux chrétien, mais aussi la Querelle des Visionnaires et la restructuration de la politique culturelle de la monarchie) permet d’observer l’articulation entre une poétique radicale, en rupture avec les théories de la vraisemblance, et le refus de toute autonomie de la littérature : l’écriture littéraire tire sa valeur et sa légitimité de son utilité politique. Les interventions divines participent dans le Clovis de la construction d’une identité chrétienne de la monarchie française qui traverse le temps pour s’incarner aussi bien en Clovis qu’en Louis XIV. Les nombreux enchantements empruntés à une esthétique romanesque et galante entrent en tension avec la conception érudite de l’épopée mais permettent de s’adresser à un public élargi. La poétique du merveilleux prend ainsi sens dans le cadre de la promotion d’une littérature nationale : une littérature qui célèbre la nation, qui la constitue en rassemblant un large lectorat dans cette célébration, et qui prétend lui être utile par sa fonction de propagande.