26 janvier 2024
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Massimiliano Tabusi, « Géographie et travail », Presses universitaires de Caen, ID : 10.4000/books.puc.27877
Même si l’analyse géographique apparaît indissociablement liée par nature à l’étude du travail, comme facteur de production, agent de modelage du territoire ou encore comme fondement même de la cohésion sociale, une véritable géographie du travail ne semble pas s’être affirmée jusqu’à présent. Cet essai formule l’hypothèse que l’analyse géographique a eu tendance, mises à part quelques exceptions significatives, à identifier l’étude du travail à celle de la répartition de la population active entre les différents secteurs d’activité, à la localisation géographique des bassins d’emploi ou encore à l’individualisation des principales variables relatives au travail (coût du travail, spécialisation, degré de syndicalisation, niveau de protection sociale, etc.). Une telle approche semble de fait avoir attribué au travail, dans le cadre de l’analyse géographique, une fonction accessoire par rapport à celle de la géographie du capital, comme étant l’agent principal de la « création » et de l’évolution du territoire. Dans cet essai, à travers la pensée d’auteurs qui se sont occupés plus ou moins directement de travail et de géographie, on analyse quelques passages de l’étude théorique particulièrement significatifs pour expliquer cette évolution disciplinaire. Enfin, en recourant aux récentes évolutions de la géographie radicale anglo-saxonne, on met en évidence, à partir d’une perspective d’analyse géographique économique et sociale, l’utilité de l’étude du travail comme véritable acteur territorial.