30 mai 2016
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Cécile Vivier, « Identité féminine et combat patriotique : les leçons croisées de The Wild Irish Girl de Sydney Owenson (Lady Morgan) », Presses universitaires de Caen, ID : 10.4000/books.puc.7135
Sydney Owenson (qui ne deviendra Lady Morgan qu’en 1812 par son mariage avec Sir Charles Morgan) fut une figure féminine hors du commun pour son époque et tout au long de sa vie. Encore adolescente, elle quitta le pensionnat pour devenir gouvernante afin de rembourser les dettes de son père. Elle garda son indépendance financière après son mariage, revendiqua toujours le droit, même en tant que femme, d’écrire et de penser librement. Elle mit sa plume au service de la lutte pour l’émancipation catholique et devint même la première femme de lettres à recevoir une pension du gouvernement anglais. Le fait d’être une femme était très important pour Sydney Owenson et elle affirma aussi cette identité dans ses romans. En effet, beaucoup portent comme titre le nom de l’héroïne. C’est le cas notamment d’Ida, Florence Macarthy…The Wild Irish Girl ne semble pas faire exception à la règle puisque le titre fait référence à l’héroïne, Glorvina. Double fictif de Sydney Owenson, son rôle déterminant dans l’histoire en tant que personnage féminin primordial dans le roman est conforté par la place qui lui est donnée dans le discours.Le choix de Sydney Owenson de prendre son héros masculin, Horatio Mortimer, comme narrateur semble donc étonnant mais s’explique sociologiquement et historiquement. Cependant, le personnage de Glorvina n’est pas pour autant relégué au plan secondaire puisque Sydney Owenson focalise le discours du narrateur sur l’héroïne et son identité féminine. Enfin, les outils narratologiques permettent de comprendre que l’identité féminine de Glorvina est subordonnée à son identité nationale, ce qui fait d’elle le porte-parole d’une Irlande méconnue, plutôt que le porte-parole de la condition féminine au début du XIXe siècle.