27 octobre 2016
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Pierre-Gilles Girault, « Les procès de Jeanne-Claude des Armoises », Presses universitaires de Caen, ID : 10.4000/books.puc.7809
La dame des Armoises, fausse Jeanne d’Arc qui paraît en 1436, connaît un parcours aventureux qui la confronte plusieurs fois à la justice tant ecclésiastique que séculière. Nous interrogeons les sources sur les différentes formes de confrontation avec la justice, les juridictions, les procédures, les accusations portées contre elle, et ainsi sur ce que les documents nous apprennent de la fausse et – en creux – de la vraie Jeanne. Ces sources relatives aux procédures à l’encontre de Jeanne des Armoises sont relativement nombreuses. Dès avant 1434, elles signalent un possible pèlerinage expiatoire à Rome pour un cas réservé. En 1436, c’est une convocation par l’inquisiteur de Cologne et l’excommunication pour non-présentation. En 1440, on observe la convocation par le roi puis, à Paris, par le parlement et l’université, sanctionnée par une prédication publique et une amende honorable. S’y ajoutent, en 1456-1457, l’emprisonnement, le bannissement et la rémission accordée par René d’Anjou. Si, dans l’histoire de la dame des Armoises, c’est l’usurpation et l’imposture qui ont frappé les historiens depuis le XIXe siècle, pour les contemporains, Jeanne-Claude avait d’abord le tort d’endosser l’identité d’une femme jugée et brûlée comme hérétique ; à ce titre, même une fois l’imposture révélée, elle était elle-même suspecte d’hérésie.