27 octobre 2016
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Frédérique Lachaud, « La simonie et les clercs simoniaques dans le Policraticus de Jean de Salisbury : un aspect de la réforme morale et religieuse au milieu du XIIe siècle en Angleterre », Presses universitaires de Caen, ID : 10.4000/books.puc.8610
Les pages que Jean de Salisbury consacre à l’ambition cléricale et à la simonie dans le livre VII de son Policraticus (1159) recoupent les préoccupations des réformateurs de l’Église. La critique de Jean de Salisbury prend toutefois place dans le contexte spécifique de la réforme morale qu’il propose pour l’ensemble des élites. L’ambition est en effet un mal qui traverse toute la société ; quant à la simonie, elle s’accompagne de vices qui sont bien ceux des curiales, qu’il s’agisse de l’avarice, de la flatterie ou de l’hypocrisie. Jean de Salisbury ne se contente pas malgré tout de la dénonciation de l’ambition et de la simonie. Il ancre son propos dans une réflexion sur la liberté, qu’il s’agit de limiter volontairement : la liberté sans frein est en effet le ressort de l’ambition. Enfin, le prince qui refuse de respecter le droit canonique en intervenant dans les élections ecclésiastiques tombe dans la tyrannie. À ce titre, la dénonciation de la simonie permet une dénonciation plus générale de la tyrannie d’un pouvoir qui n’hésite pas à transgresser les lois.