29 septembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Stephen Turner, « Expertise en temps de science post-normale », Presses universitaires de Franche-Comté, ID : 10.4000/books.pufc.13607
La plus grande partie de ce que nous savons sur la façon dont la science corrige ses erreurs et engendre le « consensus » nous vient de l’histoire des sciences et d’une réflexion sur les mécanismes institutionnels de la science académique classique. Cependant, la plus grande partie de la science actuelle est « post-normale » ou de mode 2 ou encore post-académique, et ses mécanismes diffèrent de ceux de la science classique, dépassant en particulier les structures disciplinaires. Ces différences peuvent être comprises comme engendrant des heuristiques collectives nouvelles. De plus, ces nouveaux modes soulèvent de nouveaux problèmes de compétence : contrairement au savoir disciplinaire traditionnel, il n’existe pas d’ensemble fixe de praticiens ou d’expertises qui pourrait servir d’étalon pour évaluer les assertions de la nouvelle science. Le gros de nos réflexions sur les mécanismes institutionnels de la science s’est formé durant le développement de la « Big Science », lorsque des tentatives furent faites de reproduire les mécanismes de la science académique, par exemple, dans les sciences militaires. Cette image classique est comparée à la recherche actuelle sur le changement climatique, où plusieurs normes élémentaires de la science ne sont pas suivies, ce qui mène au scepticisme.