2. Le centre salé du monde. La saline des Chimane du piémont bolivien

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29 mars 2024

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Isabelle Daillant, « 2. Le centre salé du monde. La saline des Chimane du piémont bolivien », Presses universitaires de Franche-Comté, ID : 10.4000/books.pufc.25522


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La saline traditionnelle des Chimane est une source salée qui occupe dans leurs représentations une place de « centre du monde » à l’échelle locale. Jaillissant à l’extrême amont de leur territoire, dans les derniers contreforts andins, cette saline du haut Pachene, bien qu’elle ne soit pour ainsi dire plus exploitée, continue à faire l’objet d’une riche tradition qui la pose comme « le » haut lieu par excellence de la région et qui s’organise pour l’essentiel en trois volets. Un mythe d’origine, d’abord, constitue « presque » le dernier épisode du grand mythe de création et pose d’emblée le lien intime existant entre la saline et un site de pétroglyphes voisin. Un autre mythe, ensuite, renvoie à une époque plus récente que celle des origines, et rend compte de la perte de l’extraction facile originelle, remplacée à jamais par une extraction fastidieuse. Le troisième volet, enfin, se compose de l’ensemble des pratiques, prescriptions, interdits et représentations qui entourent l’exploitation traditionnelle et, de façon plus générale, l’accès aux lieux. Distincts les uns des autres sur le plan discursif, ces trois volets se renvoient pourtant bien des échos. Le thème de la reproduction (plutôt que de la sexualité, sévèrement bannie des lieux) y est en particulier omniprésent – y compris dans le paysage qui, aux alentours de la saline, est surinvesti et fait l’objet d’une véritable topo-graphie.

The Chimane’s traditional source of salt is a spring that represents for them the local « centre of the world ». Rising in the Andean foothills at one end of their territory, this spring in the upper Pachene, though no longer exploited, remains the object of a rich tradition which constructs it as « the » high place par excellence in the region. This tradition may be grouped under three headings. First, there is an origin myth which forms almost the last episode of the great creation myth and which expresses the intimate link between the salt-spring and a nearby group of rocks marked with petroglyphs. Next, another myth refers to a more recent period, and explains the loss of an originally effortless process of extraction which has now been definitively replaced by a laborious one. The third part is made up of the set of practices, prescriptions, taboos and representations in which the traditional process of salt extraction, and indeed access to the site itself, is embedded. Although these three aspects are discursively separate from each other, there are echoes between them. The idea of reproduction (rather than literal sexuality, totally banned at the site) is omnipresent and permeates the landscape itself, which is intensely marked and forms the basis of a dense topography.

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