25. Évolutions techniques et sociales dans les marais salants de Noirmoutier, une histoire de terre et d’eau

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29 mars 2024

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Nicolas Garnier, « 25. Évolutions techniques et sociales dans les marais salants de Noirmoutier, une histoire de terre et d’eau », Presses universitaires de Franche-Comté, ID : 10.4000/books.pufc.25797


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Du XIXe siècle à nos jours, d’importantes évolutions techniques et sociales ont modifié la gestion de la ressource en eau salée et la perception de l’agrosystème salicole noirmoutrin. De grands travaux améliorent la navigabilité du port pour l’exportation du sel insulaire. La construction d’écluses modifie le statut juridique des étiers d’alimentation des marais salants et la gestion hydraulique. Une société syndicale de propriétaires perçoit une taxe sur les œillets salants et veille aux travaux d’entretien et de curage. Jusqu’à 1970, la stabilité sociale du système de production et d’entretien s’appuie sur le métayage. Les travaux collectifs rémunérés, la culture vivrière des terres de marais, l’attachement des sauniers à leur propriétaire, expliquent la résistance de l’activité malgré les revenus déclinants du sel. Après 1960, l’abandon des marais salants s’accélère. Les pouvoirs publics préparent la reconversion de milliers d’hectares gagnés par l’asphyxie hydraulique. Plusieurs visions extérieures des marais se développent, folkloristes, romantiques ou naturalistes, en contrepoint d’une vision locale aménageuse et spéculative. Période de deuil d’une identité collective, elle est aussi celle des premières grandes emprises préparant la reconversion aquacole et conchylicole des années 1980. C’est à cette époque que la production de sel renaît sous l’impulsion du dynamisme du bassin guérandais voisin. Mais l’influence du long déclin, de la presque disparition de l’activité et de la politique d’aménagement laissent des traces irréversibles sur l’environnement et les mentalités. S’appuyant sur un droit environnemental nouveau, une vision purement naturaliste des espaces salicoles tend à se développer. Malgré la perte de transmission de la culture technique locale, l’identité insulaire bouleversée par l’évolution socio-économique et enfouie à contrecœur retrouve aujourd’hui ses racines à travers le renouveau salicole.

From the nineteenth century to the present day, significant technical and social developments have changed salt-water management and the perception of Noirmoutier’s salt agro system. Major works improved the harbour’s navigability in view of exporting the island’s salt. Building of locks changed the legal status of salt marsh seawater channels and hydraulic management. A landowners’ union levied a tax on saltpans and oversaw maintenance and ditch cleaning operations. Up until 1970, the production and maintenance system’s social stability was based on share farming. Paid collective work, food crop farming on marsh land, close socio-economic ties between salt harvesters and their landowners, all these factors explain why salt harvesting continued despite declining income from salt. After 1960, decline of salt harvesting speeded up, public authorities prepared for the redevelopment of thousands of hectares of salt marshes hit by hydraulic asphyxia. Several external visions of the marshes emerged, folkloristic, romantic and naturalist, as opposed to a local urban land use and speculative approach. During this period of mourning of a collective identity, salt marsh filling prepared for fish and oyster farming conversion in the 1980s. Rebirth of salt production occurred at that time under the influence of the buoyant salt production development in the neighbouring Guérande peninsula. But the long decline, the near disappearance of salt harvesting and the destruction of salt marshes due to land use policy, have all left irreversible marks on the environment and mindsets. Based on new environmental legislation, a purely naturalist vision of salt areas has attempted to override the socio-economic vision. Unwillingly buried and drastically modified, despite a loss in transmission of local technical know-how, the island’s identity has today found new roots through the salt culture’s rebirth.

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