3 janvier 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Nathalie Roelens, « Lost In L.A. : Le regard français », Presses universitaires de Franche-Comté, ID : 10.4000/books.pufc.41517
Les Français, accoutumés au modèle de la « ville communale et rempardée » (Nancy) sont totalement dépourvus devant l’étalement urbain de la « métropole centrifuge » américaine (Baudrillard) dont les freeways forment la colonne vertébrale. Le fait qu’il n’y ait à Los Angeles ni véritable centre-ville, ni quartiers, ni trottoirs, ni piétons, semble compromettre la flânerie, la balade urbaine, la « pratique de l’espace » (Certeau), voire l’urbanité des échanges. Cette ville qui incarne la bigness inspire inquiétude, propos apocalyptiques et antiaméricanisme, qui affecte jusqu’aux Américains eux-mêmes (Soja, Davis). Peut-on, en revanche, tirer un enseignement de cette Cité des Anges, comme Robert Venturi le faisait dans Learning from Las Vegas (1977) ? Les projets de redensification urbanistique, de revalorisation patrimoniale de la ville et d’aménagement d’espaces verts suffiront-ils à modifier les usages, à redécouvrir un downtown et surtout à libérer le regard occidental de ses préjugés géocentriques ?