La norme et l’écart : modifications phraséologiques expressives dans l’écriture littéraire

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17 mai 2022

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Expressive behavior

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Sabine Mohr-Elfadl, « La norme et l’écart : modifications phraséologiques expressives dans l’écriture littéraire », Presses universitaires de Franche-Comté, ID : 10.4000/books.pufc.42770


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Résumé Fr En

Dans le domaine phraséologique, deux tendances contradictoires concernant l’expressivité peuvent être constatées. D’un côté, la polylexicalité et la figuration (le sens non compositionnel) comme traits définitoires constituent un potentiel intrinsèque d’expressivité. Les phrasèmes peuvent potentiellement avoir un effet expressif par le biais d’images et de scénarios (sur le plan littéral ou métaphorique du signifié) et de particularités formelles saillantes (sur le plan du signifiant). On note aussi l’existence de phrasèmes spécialement dédiés à l’expression d’affects. D’un autre côté, le figement comme troisième trait définitoire phraséologique, c’est-à-dire le caractère usuel des phrasèmes, a pour conséquence l’usure, une atténuation de leur potentiel intrinsèque d’expressivité. Ce phénomène est une des raisons pour la fréquence d’occurrences de phrasèmes modifiés dans toutes sortes de textes, la modification étant définie comme intentionnelle et sémantiquement pertinente. Il s’agit d’un phénomène créatif et dynamique par lequel les locuteurs se réapproprient et renouvellent perpétuellement l’expressivité du langage qui est une de ses fonctions fondamentales. Dans le domaine de l’énonciation littéraire, spécialisée par définition dans la différenciation des moyens d’expressivité scripturaux, la modification phraséologique apparaît sous toutes ses variantes. A l’expression d’émotions, d’attitudes et d’évaluations de l’énonciation courante s’ajoute la mise en jeu des limites de l’usuel comme dimension esthétique de l’expressivité. A l’aide d’études de cas, la contribution étudie la question de savoir sous quelles conditions des modifications peuvent être perçues comme expressives dans les différents sens du terme.

In the phraseological domain there are two contradictory tendencies regarding expressivity. On the one hand, in relation to the fact that polylexicality and figurativeness (non-compositionality) are part of their definition, phrasemes can be thought to be intrinsically apt to being used expressively. Phrasemes can potentially be expressive as they involve the use of images and scenarios (on the literal or metaphoric level of the signified) and of salient formal particularities (on the level of the signifier). One can also note the existence of phrasemes that are especially dedicated to the expression of affects. On the other hand, the fixedness that can be considered to be their third characteristic, i.e. their ordinariness, means that they are not so apt to become expressive. This phenomenon is one of the reasons why modified phrasemes appear frequently in all sorts of texts, “modification” being here seen as an intentional and semantically relevant process. It is a creative and dynamic phenomenon through which the speaker reappropriates and perpetually renews the expressivity of his/ her language, which is here taken to be one of its fundamental functions. In the literary domain, which is inherently specialized in the differentiation of the scriptural means of expressivity, the phraseological modification appears in all its diversity. The aesthetic exploration of the limitations of usual forms is combined to the habitual expression of emotions, attitudes and evaluations. This paper is based on case studies and examines the circumstances under which modifications can be perceived as expressive, in various ways.

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