L’oubli comme manifestation de la censure dans les « romans de la mémoire »

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28 juillet 2022

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Christophe Dubois, « L’oubli comme manifestation de la censure dans les « romans de la mémoire » », Presses universitaires François-Rabelais, ID : 10.4000/books.pufr.31297


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Le mot espagnol represión désigne à la fois la « répression » dans son acception politique, et le « refoulement » dans son acception psychanalytique. Le terme est étudié et appliqué aux novelas de la memoria (« romans de la mémoire ») notamment ceux qui mettent en scène les héros de la résistance antifranquiste, les maquis. L’objectif de ces romans est de faire sortir de l’oubli cette circonstance historique, refoulée, jusque pendant la période de la transition démocratique. L’étude porte sur un corpus de sept romans, allant de Luna de lobos de Julio Llamazares, aux romans d’Alfons Cervera, en passant par La voz dormida de Dulce Chacón et Las trece rosas de Jesús Ferrero, romans publiés entre 1984 et 2005. L’appareil conceptuel s’appuie sur La mémoire, l’histoire, l’oubli de Paul Ricœur. L’oubli comme la mémoire sont sélectifs. Les « romans de la mémoire » sont peut-être et avant tout des romans sur l’oubli. La répression, la censure exercée sur une population réduite au silence, engendre la peur, et notamment la peur de l’oubli. Oublier devient la hantise des personnages, et l’oubli un thème essentiel aux « romans de la mémoire ». L’écriture de l’oubli/mémoire se manifeste dans ces romans par la fragmentation du récit – ils sont constitués de brèves séquences –, la multiplicité des voix narratives (romans polyphoniques), et par les procédés et figures de répétition, comme pour fixer le souvenir dans la mémoire, par son insistance. Les auteurs n’ont pas vécu la période historique qu’ils relatent. Ce n’est pas leur propre mémoire qu’ils tentent de retrouver, mais celle de témoins historiques des événements. Le roman de la mémoire est littérature de témoignage.

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