1 juin 2017
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Tomasz Swoboda, « Le non-savoir de Georges Bataille et les arts », Presses universitaires François-Rabelais, ID : 10.4000/books.pufr.4844
Le point de départ de notre analyse est l’idée qui revient dans la plupart des textes de Bataille : celle des capabilités très limitées du sujet à se représenter et à se définir, qui va être analysée sous la perspective du visuel. En effet, le non-figuratif et tout ce qui échappe à la représentation constituent une des formes privilégiées du non-savoir proposé et imposé par l’auteur de l’Érotisme. Il fait également écho au regard d’Orphée qui relie l’être avec le non-être. Par ailleurs, il sera intéressant d’examiner le non-savoir de Bataille dans le contexte esthétique : l’art en tant que visage qui montre mais qui ne révèle rien. De même, il faudra analyser son anthropologie de l’image par laquelle il comprenait à la fois une possibilité d’échapper à 1’intellection et une occasion de se trouver « au verso » du langage. La primauté des sens, l’extase sexuelle et mystique, le désordre dionysiaque, autant de formes par lesquelles se manifeste le non-savoir, et auxquelles il faudra ajouter le regard transgressif qui étudie des peintures de Goya, de Van Gogh, des graphiques de Masson et la grotte de Lascaux. Dans les textes de Bataille, ces images semblent se libérer des idées et devenir autonomes, non pour élargir le savoir, mais pour agir dans le domaine du non-savoir