D’un « Autre » à l’autre dans le débat stratégique britannique : Mahan contre Fisher, ou des justifications civilisationnelles des budgets navals, 1900-1914

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1 juin 2017

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Flavien Bardet, « D’un « Autre » à l’autre dans le débat stratégique britannique : Mahan contre Fisher, ou des justifications civilisationnelles des budgets navals, 1900-1914 », Presses universitaires François-Rabelais, ID : 10.4000/books.pufr.5070


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Cet article s’inscrit de manière très restrictive dans le contexte de rivalité navale anglo-allemande des années 1900-1914, et tentera de mettre en lumière le rôle et la place d’un « autre » sous les plumes des premiers théoriciens de la science géopolitique anglo-saxonne. L’« autre » depuis Edward Said ou Samuel Huntington étant conçu comme un « inférieur » sur les plans moraux ou matériels par rapport au formidable instrument de contrôle territorial britannique, se pourrait-il que celui-ci prenne un jour sa revanche ? L’« autre », armé et volontaire, peut-il à son tour imposer au conquérant sa vision de la géopolitique ? A travers la transformation des « autres » de la Grande-Bretagne, l’ambivalence de la position de l’Allemagne et de la Turquie révélait un conflit larvé au sein de l’appareil de domination impériale britannique. Si l’Amirauté craignait le développement d’une flotte militaire allemande à quelques encablures des premiers ports anglais, le Foreign Office, désireux de voir se poursuivre les coûteuses politiques maritimes appuyées par la présence de la Royal Navy entre Port Saïd et Aden, fit fort de démontrer qu’Allemagne et Grande-Bretagne avaient en commun des idéaux politiques, tout autant que des intérêts stratégiques. De même, si la Turquie, propriétaire nominal de l’ensemble du Proche-Orient, pouvait selon l’Amirauté avoir un rôle à jouer pour affaiblir l’influence allemande en Méditerranée, le Foreign Office, à l’inverse, prévoyait que seule une alliance informelle des nations « teutonnes » pourrait un jour mettre un terme aux menaces que l’Islam politique faisait peser sur les démocraties occidentales. De Fisher, 1st Sea Lord de l’Amirauté de 1904 à 1910, à Mahan, « l’évangéliste de la puissance maritime », l’« autre », tour à tour allemand et turc, dut assumer une dimension stratégique et/ou culturelle au gré des besoins stratégiques de la Couronne entre Londres et Bombay.

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