Knowing what Gnaws: voice, authenticity and tradition in The Autobiography of Miss Jane Pittman

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2 juin 2017

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Yves-Charles Grandjeat, « Knowing what Gnaws: voice, authenticity and tradition in The Autobiography of Miss Jane Pittman », Presses universitaires François-Rabelais, ID : 10.4000/books.pufr.5441


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Cet article voudrait problématiser les notions de voix, d’authenticité et de liberté dans The Autobiography of Miss Jane Pittman. Le roman met avant tout en scène une voix, celle de Miss Jane, voix intarissable autant qu’indomptable. Il s’inscrit, comme une part importante du travail de Gaines, dans la continuité de la tradition orale afroaméricaine. Par ailleurs, cette voix, conformément au schéma canonique établi par les « récits d’esclave », raconte un long périple de l’esclavage à la libération, établissant donc en apparence, comme le récit d’esclave, une relation décisive entre la conquête de la voix et celle de la liberté. Pourtant, comme dans le récit d’esclave où la voix de l’esclave se trouve parasitée, guidée, recouverte, voire dérobée par l’abolitionniste commanditaire du récit, le récit de Miss Jane met en scène une voix prisonnière de contraintes multiples qui nous empêchent d’y voir l’expression d’une authentique liberté. La question des codes et conventions hérités de la tradition, qui « cadrent » et gouvernent la voix est encore plus fortement posée à travers les deux personnages de Ned et Jimmy, dont la voix, « authentiquement façonnée », échoue dans son projet émancipateur, contrée par les pesanteurs et les exigences d’une tradition qui pourtant lui demande, paradoxalement, de s’exprimer. La représentation ambivalence du pouvoir et du statut de la voix permet à Gaines d’interroger de façon critique sa propre relation à une tradition littéraire afro-américaine, vis-à-vis de laquelle il reconnaît sa dette, tout en revendiquant une marge de liberté. Le personnage iconoclaste de Joe Pittman, qui s’écarte radicalement du schéma canonique liant l’émancipation à l’apprentissage des compétences langagières en situant sa liberté, au contraire, du côté d’une certaine sauvagerie, incarne cette volonté, chez Gaines, de marquer sa propre liberté en s’affranchissant des codes attendus du récit de libération.

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