17 octobre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Alain Ruiz, « Carl Friedrich Cramer, exilé politique et traducteur à Paris », Presses universitaires François-Rabelais, ID : 10.4000/books.pufr.9281
Démis de sa chaire de professeur à l’université de Kiel en raison de ses ardentes sympathies pour les principes de la Révolution française, Carl Friedrich Cramer émigra en 1795 à Paris, où il s’établit comme imprimeur et éditeur avec pour objectif de promouvoir de son mieux les échanges franco-allemands sur le plan de la culture. C’est dans cet esprit qu’il déploya jusqu’à sa mort en 1807 une activité aussi intense que variée, poursuivant depuis la capitale de sa patrie d’adoption le travail de médiation entre la France et l’Allemagne qu’il avait engagé déjà avant son émigration. C’est ainsi qu’il traduisit des œuvres du français en allemand – par exemple de Rousseau et Diderot, Sieyès et Chateaubriand – de même que de l’allemand en français, de Klopstock et Schiller, par exemple. Incluant aussi d’autres écrivains étrangers dans ce cercle de travaux, il œuvra déjà dans le sens de cette Weltliteratur (« littérature universelle »), que Goethe devait définir et préconiser plus tard comme échange littéraire intensif par-dessus les frontières entre les pays.