28 octobre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
R. Ducluzeau et al., « Les alcoolémies très élevées », Presses universitaires de Lyon, ID : 10.4000/books.pul.39677
Une étude des troubles du comportement de sujets ayant une alcoolémie très élevée a été réalisée de façon rétrospective à partir de deux groupes de population. Le premier groupe est constitué de sujets ayant eu un dosage d’alcoolémie dans le cadre médico-légal supérieur à 2 g/l, comportant 202 sujets, d’alcoolémies de 2 à 4,65 g/l. Parmi ceux-ci ont été isolés 162 cas survenus dans le cadre de la conduite automobile, accidents ou infractions. L’étude des fiches A et B, résumées par une score simple a montré l’existence de troubles importants dans 60 % des cas et modérés dans 40 % des cas, la correlation avec l’alcoolémie fait apparaître une tolérance importante à l’origine d’une sous-estimation manifeste dans près d’un quart des cas. Le deuxième groupe de sujets est constitué de patients vus dans un service d’accueil des urgences pour des motifs non traumatiques, ayant une alcoolémie supérieure à 50 mmol/l (2,3 g/l), comportant 116patients dont les alcoolémies s’élevaient de 50 à 108 mmol/l (2,3 à 4,97 g/l). L’analyse des troubles du comportement résumés par le même score montre aussi une des troubles encore plus fréquemment modérés témoignant d’une tolérance importante et aussi d’une sous-estimation des troubles par le médecin. Ces taux d’alcoolémies très élevés ne sont donc pas exceptionnels notamment en circulation routière et sont rencontrés généralement chez des alcooliques chroniques tolérants, et posent des problèmes de prévention et de dissuasion difficiles.