Le mésusage des psychotropes au volant

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28 octobre 2022

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P. Lemoine, « Le mésusage des psychotropes au volant », Presses universitaires de Lyon, ID : 10.4000/books.pul.39727


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La part de responsabilité des psychotropes dans la genèse des accidents de la circulation reste d’évaluation très difficile, voire impossible. Si, en effet, les différentes études permettent, pays par pays, de connaître avec une certaine précision (8 à 10 % selon les études), le pourcentage de conducteurs accidentés dont le sang contenait des substances psychotropes, en revanche, il est pratiquement impossible de savoir si ces produits étaient ou non en cause car les pathologies sous-jacentes peuvent également être à l’origine de déficits de l’attention, de la vigilance, voire d’idéations suicidaires ou agressives plus ou moins conscientes. Un certain nombre de paramètres chronobiologiques circa-hebdomadaires et circannuels viennent encore compliquer le problème puisque l’heure ainsi que le jour de la semaine peuvent considérablement modifier la vigilance. Les médicaments pouvant être mis en cause sont nombreux et leurs mécanismes d’action variés. Ils peuvent influencer la vision, l’impulsivité, l’attention et la vigilance. Ils peuvent agir soit par des mécanismes directs de sédation ou au contraire de levée d’inhibition soit par des mécanismes secondaires : retard d’élimination ou insomnie provoquée la veille. Pour la plupart, les médicaments incriminés appartiennent aux différentes classes de produits sédatifs : les benzodiazépines, les anti-épileptiques, certains neuroleptiques, certains anti-histaminiques, certains antidépresseurs, certains thymorégulateurs, certains anti-hypertenseurs ou aux classes désinhibitrices ou stimulantes : amphétamines et apparentés, caféine, codéine. Certains ont parfois des effets psychodysleptiques : codéine, anticholinergiques. Enfin, les associations peuvent avoir des effets imprévus : anticholinergique plus alcool ou tranquillisant plus valpromide, etc. S’il apparaît pratiquement impossible de quantifier la part de responsabilité des psychotropes dans la survenue d’accidents de la route, celle-ci n’en est pas moins hautement probable. Il est donc indispensable qu’au cours de leur formation universitaire et post-universitaire, les prescripteurs soient régulièrement informés de ces risques et qu’enfin, le public y soit sensibilisé de façon répétitive.

It is extremely difficult, ifnot impossible, to evaluate the responsibility of psychotropic drugs in traffic accidents. Even if different studies enable understanding on a country-to-country basis with a certain précision (8 to 10 % depending on the studies) of the percentage of drivers involved in accidents whose blood contained psychotropic substances, it is practically impossible to know ifthese products were in question or not as underlying pathologies can also cause lack of attention, lack of vigilance and even more or less conscious suicidai or aggressive behaviour. A certain number of circa-weekly and circa-annual chronobiological parameters can further complicate the problem because both the hour and the day of the week can have a considérable impact on vigilance. Many drugs are concerned and the ways in which they act differ. Drugs can affect vision, impulsivity, concentration and vigilance. They can act directly on direct sedative mechanisms or reduce inhibitions or indirectly via secondary mechanisms by retarding élimination or by inducing insomnia the previous day. The drugs most frequently concerned are all sedatives (benzodiazepines, anti-epileptics, some neuroleptics, some anti-histaminics, some anti-depressants, some thymoregulators, some blood pressure regulators) or de-inhibitors or stimulators (amphétamines, etc., caffeine and codeine). Some (codeine and anticholinergics) have psychodysleptic effects. Finally, combinations (anticholinergics + alcohol or tranquillisers + valpromide, etc.) can have unexpected effects. Although it is virtually impossible to quantify the degree of responsibility of psychotropes in road accidents, it is nevertheless highly probable that they do play a part. This means that it is vital to inform prescribers regularly about these risks during university and post-university training and to warn the public frequently.

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