28 octobre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Ph. Gabon et al., « Sommeil et vigilance des conducteurs de train », Presses universitaires de Lyon, ID : 10.4000/books.pul.39922
Le maintien de la vigilance des conducteurs de train constitue une des préoccupations essentielles en matière de sécurité. Afin d’établir une évaluation de la vigilance au cours de trajets de grandes lignes et d’étudier les périodes de sommeil des conducteurs de train, nous avons mené une recherche en situation réelle avec des agents de conduite affectés à des roulements caractérisés par des horaires de service très irréguliers. L’évaluation du niveau d’éveil de 10 conducteurs a été réalisée au cours des trajets par un enregistrement continu de l’EEG et de l’EOG. La durée et la qualité du sommeil au cours des repos ont été déterminées à partir du recueil de l’actométrie. Au cours des trajets, une observation des activités de l’opérateur a été également réalisée pour déterminer les facteurs susceptibles d’influer sur les épisodes d’hypovigilance. L’analyse des résultats montre que les baisses de vigilance surviennent fréquemment au cours de la conduite, surtout dans certaines phases du nycthémère : en début d’après-midi et en début de nuit (« portes du sommeil ») et de manière préférentielle lors de phases très monotones de la conduite. Cependant, il a été constaté que 11,8 % des hypovigilances surviennent lors de phases nécessitant a priori une attention soutenue et une efficacité optimale : zone de circulation avec feu jaune fixe ou clignotant, à vitesse limitée ou présence de travaux. Les durées de sommeil enregistrées au cours des repos sont très dépendantes des horaires de travail. On constate en effet des privations de sommeil de l’ordre de 40 à 50 % en durée avec une qualité médiocre. Un meilleur maintien de la vigilance pourrait être obtenu en améliorant l’organisation des horaires de travail ou en aidant les opérateurs à s’adapter à ces horaires décalés.