24 février 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/restrictedAccess
Adélaïde Laloux, « « Ces papiers ne sont pas des papiers, mais des vies d’hommes » », Presses universitaires de Liège, ID : 10.4000/books.pulg.9907
Le dossier personnel de l’enfant semble illustrer, comme à la perfection, les mots célèbres inspirés à Michelet par les dossiers des Archives nationales dans son Histoire De France : « Tous vivaient et parlaient. » Peut-on pour autant en faire un lieu de parole dans le cadre de la protection de l’enfance ? Quelle en est la perception de l’usager ? Une étude quantitative dans le département du Maine-et-Loire permet de repérer des tendances de présence plus ou moins fortes des traces de cette parole. Elles s’organisent selon les périodes et les statuts des dossiers. Profondément liées à un contexte de transitions sociales, administratives et professionnelles, le nombre de traces consignées dans un dossier décroît de manière manifeste entre 1950 et la fin des années 1990. Toutefois, les documents porteurs de cette parole se formalisent davantage et des dossiers relais prennent en charge différemment ces traces. Face à une circulation ambivalente de l’information, l’étude qualitative met à jour les contextes intentionnels des modes de consignation. La mise en archives permet de dépeindre une grande complexité qui rend la consultation d’autant plus délicate et confère aux dossiers de l’enfant un statut spécifique encore peu étudié dans la littérature archivistique.