25 mars 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Richard Elliott, « Words from the New World: Adventure and Memory in Patti Smith’s Late Voice », Presses universitaires de la Méditerranée, ID : 10.4000/books.pulm.10758
Les œuvres récentes de Patti Smith sont systématiquement comparées, par les fans comme par les critiques, à celles de sa période ‘classique’ (la scène punk des années soixante-dix). Ils cherchent à apprécier dans quelle mesure ces œuvres sont au même niveau (voire à un niveau supérieur) que celles qui ont fait la réputation de l’artiste. Patti Smith elle-même a joué un rôle dans ce travail de mémoire, via des œuvres autobiographiques telles que Just Kids ou le film Dream of Life. Sa production musicale depuis les années quatre-vingt-dix est représentative de ce travail de mémoire, ne serait-ce qu’en raison des nombreux morceaux consacrés au décès d’amis ou de membres de sa famille. Néanmoins, ce travail s’accompagne par de nouveaux départs, un sens de l’aventure, qu’elle accomplit en revenant à des lieux, des thèmes et des styles qu’elle avait déjà explorés, mais sous des angles nouveaux et avec de nouvelles perspectives. Cet article explore la dynamique de l’aventure et de la mémoire via l’album Banga paru en 2012. Je me suis concentré aussi bien sur la musique de l’album que sur les différentes voix que Smith y utilise. Dans la seconde partie de cet essai, j’examine le processus de canonisation dont Smith et son œuvre font l’objet à la lumière de ce que j’appelle ses ‘chroniques tardives,’ une série de documents et d’événements qui ont, au cours des quinze dernières années, établi l’œuvre de Smith dans le canon du rock et ont fourni un contexte supplémentaire au sein duquel il est possible d’évaluer son œuvre et ses nombreuses références culturelles. Je conclus par quelques ultimes observations sur Banga, au filtre des ‘chroniques tardives’ qui l’ont précédé et de la meilleure compréhension de Patti Smith qu’elles nous permettent.