1 août 2017
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Allan Ingram, « Boswell Reading Boswell: a Chapter in Autobiographical Misconstruction », Presses universitaires de la Méditerranée, ID : 10.4000/books.pulm.1446
James Boswell, comme tout gentleman écossais ou anglais de son époque, était un grand liseur. Il avait reçu une éducation classique et étudié, bien sûr, les grands auteurs de langue anglaise, notamment Shakespeare ou Addison, ou encore, parmi ses proches contemporains, Johnson. Cependant les lectures de Boswell n'étaient en rien méthodiques ni réductibles à une méthode. Sauf dans le cadre de sa profession de juriste, où, pour une affaire précise, il remarque souvent avoir effectué des lectures assidues mais dépourvues de plaisir, il avait tendance à lire selon son humeur et le plus souvent sans aucune constance. Mais, il est une lecture que Boswell faisait de façon différente, voire avec grand intérêt, dans le seul but de comprendre le mieux possible ce qu'il lisait, même s'il lui arrivait souvent de passer à côté du sens ou de la construction du texte: c'était son propre journal et son but était de se comprendre lui-même. Mon propos est de montrer, que dans Life of Johnson, Boswell a consciemment et énergiquement tenté de faire paraître de lui-même une image différente de celle que renfermaient ses journaux intimes qui avaient servi de sources primaires aux vies de Boswell et de Johnson: aux yeux du public, à travers un personnage de fiction moins frivole, moins comique et moins ridicule, et donc, à ses propres yeux, sous les traits d'un individu moins versatile, moins humiliant et plus équilibré