12 juillet 2018
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Claude Ryan, « 47. Rôles respectifs de l’État et des institutions privées dans l'avenir », Presses de l’Université de Montréal, ID : 10.4000/books.pum.13444
En 1962, l’Institut canadien des affaires publiques consacre sa conférence annuelle à la question du rôle de l’État. L’activité réformiste du gouvernement Lesage et les temps nouveaux amenés par la Révolution tranquille confèrent une indéniable pertinence à la question. L’intervention réglementaire et administrative croissante de l’État dans des domaines où il avait traditionnellement joué un rôle discret et effacé — par exemple la santé, l’éducation ou la sécurité sociale (le « bien-être »), où des institutions privées, issues de l’Église catholique et animées par ses communautés religieuses, occupaient presque tout le terrain —, ce nouvel « interventionnisme » de l’État ne manque pas de provoquer des craintes et des résistances. Invité à la conférence de l’ICAP, Claude Ryan (né en 1925), secrétaire national de l’Action catholique canadienne (1945-1962), directeur du Devoir (1964-1978), chef du Parti libéral du Québec (1978-1982) et ministre (notamment de l’Éducation) dans le gouvernement Bourassa (1985-1993), s’intéresse au partage des responsabilités entre l’État et les institutions privées, notamment dans le domaine de l’éducation. Il lui apparaît clairement qu’un changement majeur est en voie de réalisation : désormais, l’État jouera le rôle dominant en santé et en éducation. Mais cela ne signifie pas que l’initiative des institutions privées disparaîtra complètement.