12 juillet 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Association générale des étudiants de l’Université de Montréal, « 65. Le rôle de l’État dans le système d'éducation », Presses de l’Université de Montréal, ID : 10.4000/books.pum.13476
D’entrée de jeu, l’AGÉUM se prononce en faveur de la création d’un ministère de l’éducation, car il incombe à l’État de coordonner l’ensemble du système pour assurer « une prise en main par les citoyens et le ministère du problème de l’éducation » et pour réaliser « une démocratie plus vraie ». Mais l’AGÉUM fait une distinction importante : si la responsabilité administrative de l’éducation doit relever exclusivement du ministre, celui-ci devrait partager la responsabilité académique avec un « Conseil supérieur de l’enseignement public » (et ses comités) agissant comme autorité législative sur l’ensemble du système. C’est un modèle de direction bicéphale que proposent aussi d’autres intervenants, que rejettera la Commission Parent et que devra combattre Paul Gérin-Lajoie pour enfin mettre en place un ministère complet. Par ailleurs, les étudiants définissent à leur tour l’éducation comme un investissement essentiel de la société. Cela justifie amplement l’intervention de l’État et la création d’un système public et complet d’enseignement à tous les niveaux et gratuit pour tous. Dans son propre domaine, l’Association réclame à la fois (‘« étatisation » de l’Université de Montréal et la reconnaissance du droit des professeurs et des étudiants de participer à la « cogestion » de l’université ; cette dernière revendication deviendra un leitmotiv du mouvement étudiant pendant les années 1960 et bien au-delà.