26. Démocratiser l'université par l'éducation populaire

Fiche du document

Date

12 juillet 2018

Discipline
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

OpenEdition Books

Organisation

OpenEdition

Licences

https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess



Sujets proches Fr

Université Faculté

Citer ce document

Gonzalve Poulin, « 26. Démocratiser l'université par l'éducation populaire », Presses de l’Université de Montréal, ID : 10.4000/books.pum.13542


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Dans le Québec de l’entre-deux-guerres (comme du reste encore longtemps par la suite), l’université, dans les faits aussi bien que dans les discours, est une institution très élitiste. Elle accueille peu d’étudiants, essentiellement des jeunes hommes de bonne famille, et très peu de femmes et de jeunes gens d’origines socio-économiques modestes. Pour une très importante majorité de ses étudiants, l’université est essentiellement un regroupement d’écoles préparant aux professions libérales, socialement valorisées et financièrement lucratives (médecine, droit, génie, art dentaire). Les adultes comme tels, engagés sur le marché du travail, s’y retrouvent en nombre limité, même si quelques facultés ou écoles offrent des cours du soir. Enfin, les milieux populaires, classe ouvrière, classe agricole, sont fort étrangers à l’université qui vise à former des individus et ni l’enseignement ni la recherche ne nourrissent, sauf exceptions bien localisées, de préoccupations pour répondre aux besoins collectifs des groupes sociaux les moins favorisés. L’idéal d’une université « démocratique » n’occupe guère de place dans les débats au moment où la Deuxième Guerre mondiale vient arracher le Québec aux misères prolongées de la Grande Dépression.Pourtant, en1939, le franciscain Gonzalve Poulin (1906-1975), éducateur et analyste des problèmes sociaux, vient ouvrir un nouveau débat, au terme d’une réflexion sur l’éducation des adultes. Les universités québécoises, constate-t-il, ont « fait le moins pour l’éducation des adultes ». Leurs départements d’« extension universitaire » n’offrent rien d’« adapté aux classes populaires ». Les universitaires ne se sentent pas solidaires du peuple et s’assimilent volontiers à la bourgeoisie. Il faut donc, affirme Poulin, non seulement développer de façon générale l’éducation des adultes ; il faut encore « donner [au peuple] les moyens de se sauver lui-même ». Sans l’aide de l’université, l’éducation populaire ne pourra progresser. Poulin en vient ainsi à proposer, entre autres moyens, que chaque université se dote d’un « département de culture populaire » avec cette caractéristique, exploitée déjà en d’autres pays, d’être dirigé par un « comité mixte », composé à la fois d’universitaires et de représentants de syndicats ouvriers. Les propos de Gonzalve Poulin préfigurent le développement dans certaines universités, à la fin des années 1970 et durant les décennies suivantes, d’une nouvelle mission dite des « services aux collectivités ».

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en