38. L'université, creuset du renouveau du Québec

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12 juillet 2018

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André Laurendeau, « 38. L'université, creuset du renouveau du Québec », Presses de l’Université de Montréal, ID : 10.4000/books.pum.13561


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Pendant la décennie précédant la Révolution tranquille, André Laurendeau (1912-1968) est l’un des intellectuels les plus influents du Québec, l’un des critiques les plus sévères et les plus constants de Maurice Duplessis et l’une des sources d’inspiration des vastes réformes qui transforment, à compter de 1960, les institutions et les manières d’être collectives du Québec. Formé dans la mouvance nationaliste et traditionnaliste du chanoine Lionel Groulx, dont il a suivi les cours à l’Université de Montréal, évoluant vers des positions plus progressistes, influencées par le catholicisme social et le personalisme, à la suite de son séjour en Europe au milieu des années 1930, Laurendeau collabore à L’Action nationale et dirige la revue de 1937 à 1943, puis s’engage activement en politique. Il devient chef provincial du Bloc populaire en 1944 et l’un des députés de ce parti, à compter de 1944, à l’Assemblée législative. Il entre en 1947 au Devoir où il est d’abord éditorialiste avant de devenir rédacteur en chef en 1957. En 1963, le premier ministre du Canada le nomme coprésident de la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. Il meurt en 1968 avant que ne soient complétés les travaux de la Commission et avant de trouver une solution satisfaisante durable à l’inconfort et à l’insatisfaction des Canadiens français dans la Confédération canadienne.L’éducation est l’un des thèmes les plus présents dans l’inlassable et implacable critique que dresse Laurendeau, dans ses commentaires et éditoriaux du Devoir, des carences et des inepties du gouvernement de Maurice Duplessis. Cela s’étend aussi à l’enseignement universitaire qui préoccupe beaucoup Laurendeau. Celui-ci n’est pas un universitaire comme tel et il n’a que peu fréquenté les universités (les cours de Groulx à l’Université de Montréal, des cours à la Sorbonne, au Collège de France, à l’Institut catholique de Paris en 1935-1936). Cependant, le destin de l’université québécoise le préoccupe au plus haut point et il dénonce sans répit le sous-financement des établissements et la sous-scolarisation des francophones québécois. Dans une intervention de 1959, parmi beaucoup d’autres, Laurendeau voit en l’université la « clé du salut » pour la société québécoise, l’université qui sera le « creuset du renouveau », car c’est « au niveau de l’université que se joue notre destin ». Ainsi, pour Laurendeau, la réforme de l’enseignement primaire et secondaire, aussi bien que celle de la fonction publique, passent par l’université, seule capable de former une relève compétente et intègre. De même, la recherche universitaire pourra élaborer les « conditions d’un renouvellement et d’un approfondissement des valeurs mêmes nationales ». Laurendeau associe donc à une vision foncièrement humaniste de l’université (« animée, brûlée par le primat de la qualité, animée par une authentique ferveur intellectuelle ») des préoccupations fonctionnelles qui lui sont dictées par ce qu’il perçoit être la déliquescence de la société québécoise et de ses institutions.

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