8 août 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Marcel Rioux, « Requiem pour un rêve ? », Presses de l’Université de Montréal, ID : 10.4000/books.pum.22095
L’article qu’on va lire porte bien son titre. Dans ce texte, Rioux fait son deuil du « projet de société » qu’il nourrit depuis des lustres : l’indépendance du Québec né du nationalisme ouvert à la société pluraliste, démocratique et autogestionnaire qu’il n’a cessé d’appeler de ses vœux. La défaite référendaire l’amène à un constat d’échec. Il en fait état en toute lucidité et avec un brin de pessimisme. Les valeurs infléchies par la tendance à être « comme les autres » et à briller dans l’orbite économique ont sapé à bien des égards la volonté d’être souverain et de donner corps à une société digne de ce nom, à un pays. Loin de montrer le cap, la culture québécoise bat de l’aile, espérant rivaliser à armes égales avec les puissances culturelles présentes sur le nouveau marché planétaire. La culture nationale fait alors pâle figure et risque de s’assujettir aux industries culturelles sous contrôle américain. L’échec référendaire signifie peut-être que le Québec rentre dans le rang et relègue aux oubliettes l’identité née et avivée par ce projet, ce rêve d’être un jour indépendant et d’exister comme pays. L’espoir de le voir renaître est-il possible ?