23 janvier 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jean-Paul Brodeur, « 15. De grandes espérances », Presses de l’Université de Montréal, ID : 10.4000/books.pum.6617
Dès les premiers appels à contribution, Jean-Paul Brodeur s’est montré enthousiaste à prendre part au présent ouvrage. Il songeait à livrer un texte qui exprimerait son scepticisme quant à la capacité de la criminologie actuelle à penser les grands enjeux criminologiques contemporains, notamment le terrorisme, le génocide et la surveillance. Se confinant à une réflexion « bloquée » à l’étude des crimes individuels contre la personne et les biens, les criminologues avaient selon lui relégué ces objets sociaux hautement collectifs au rang d’impensés criminologiques. Il souhaitait également exprimer sa perplexité face à une criminologie dont le programme s’était « démantelé » avec le temps, où les grandes ambitions des années 1960 et 1970, en particulier le projet de transformer la société en ayant un impact décisif sur certains grands enjeux, dont la réforme du système pénal, s’étaient progressivement évaporées.Il nous est apparu essentiel que cette réflexion figure dans cet ouvrage. Nous nous sommes efforcés de suivre l’esprit du chapitre que Jean-Paul avait prévu de soumettre en choisissant un texte qui exprime au mieux la vivacité de son questionnement. Cette contribution, qui fait le bilan des courants importants au sein de la criminologie et du projet de réforme du système pénal que s’étaient donné de nombreux criminologues, illustre bon nombre des préoccupations de Jean-Paul sur l’avenir de la criminologie. Nous espérons que ce commentaire, somme toute assez polémique, sera considéré comme un défi à relever pour les chercheurs, les praticiens, les commentateurs et les étudiants.Samuel Tanner et Stéphane Leman-Langlois