27 février 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Esther Dehoux, « Vaincre le dragon. Saint Georges et les Templiers », Presses universitaires du Midi, ID : 10.4000/books.pumi.12885
Georges, honoré par les Templiers, n’est pas souvent figuré sur les peintures, les sculptures ou sur les sceaux que nous ont laissés les frères du Temple car il ne correspond pas à l’idéal, fondamentalement hybride, du « moine-soldat ». Au xiie siècle, dans des régions où les résistances à la réforme « grégorienne » sont moindres, son exemple peut être adopté : c’est le cas à Cressac. Le xiiie siècle marque cependant un changement. Saint Georges tend à incarner le frère du Temple accompli, qui mène les deux combats, celui contre les Sarrasins, mais aussi celui, peut-être parfois négligé par les Templiers, contre les vices et les tentations. Le modèle est donc adopté, mais il l’est de façon originale. La jeune femme qui motivait la lutte de saint Georges contre le dragon a disparu : Georges terrasse simplement le monstre, rappelant ou manifestant que les Templiers ont vocation à lutter contre le Mal, sous toutes ses formes et jusqu’à la mort, pour qu’adviennent la fin des temps et l’avènement du royaume de Dieu.