1 septembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jean-François Belhoste, « La question de l’acier en France au XVIIIe siècle : l’histoire d’un rendez-vous manqué entre science et industrie », Presses universitaires du Midi, ID : 10.4000/books.pumi.37603
L’apparition et le formidable développement que connut, en Angleterre, l’industrie des aciers cémentés, puis fondus, ont suscité en France, tout au long du xviiie siècle, des efforts répétés pour introduire une industrie de ce genre. Il y eut de nombreux voyages Outre Manche, en particulier celui de Gabriel Jars en 1765, et une véritable mobilisation des savants et des ingénieurs afin de saisir ce qu’il convenait de faire pour obtenir les mêmes résultats. C’est, notamment, en se penchant sur cette question que Monge, Berthollet et Vandermonde purent mettre à profit, dès 1786, la nouvelle chimie de Lavoisier pour comprendre ce qui distinguait réellement le fer, la fonte et l’acier. Ces travaux scientifiques furent cependant impuissants à donner des résultats pratiques, à expliquer, en particulier, pourquoi seuls les fers de Suède étaient propres à la cémentation et il fallut bien admettre que les entreprises françaises n’avaient de chances de réussir que si elles se contentaient d’imiter scrupuleusement les procédés mis au point depuis longtemps en Angleterre.