9 décembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Claudio Povolo, « Une peinture en plein air », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.17707
Giovanni Beatrice, connu par la population du lieu comme Zanzanù, naquit à Gargnano en 1576. Dans ce centre qui se dresse sur la rive occidentale du lac de Garde, il passa sa jeunesse au côté de son père et de sa parenté, qui s’adonnait au négoce, comme de nombreuses autres familles de Gargnano. À partir de 1605, sa biographie se distingua par une série de violences dont il devint bien vite le protagoniste indiscutable, jusqu’à assumer la physionomie du hors-la-loi imprenable et fameux. La nature particulière et la conformation du territoire, montueux et situé aux confins de l’État, lui permirent de poursuivre son activité de bandit, malgré la chasse impitoyable dont il fut l’objet par les chasseurs de tailles et les troupes envoyées par Venise. De graves délits lui furent imputés, parmi lesquels l’assassinat du podestat de Salò, survenu en 1610, mais qui fut en réalité la conséquence des dynamiques du pouvoir local qui voyaient dans le fameux bandit une cible qu’il fallait éliminer à tout prix. L’activité répressive conduite par les magistratures vénitiennes révèle que Zanzanù profita de protections et d’un consensus considérable au sein de la population locale. Sa vie se termina le 17 août 1617 sur les montagnes situées au-dessus du petit village de Tignale, lorsque, encerclé par une centaine d’hommes, il fut tué après une bataille qui dura une journée entière. Un événement qui est décrit dans le grand ex-voto exécuté par le peintre Giovan Andrea Bertanza et qui est, aujourd’hui encore, conservé dans le sanctuaire de la Madone de Montecastello de Tignale.