17 décembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Benoît Barut, « Camera hugoliana : espace scénique, espace didascalique, espace littéraire », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.22167
Plus souvent qu’à leur tour, les didascalies de Hugo cessent d’être seulement lisibles − c’est-à-dire claires, univoques, tendant vers un idéal de transcodification exacte − et deviennent littéraires, morceaux à lire du fait de leur épaisseur signifiante. Ainsi, en particulier, les indications de cadre scénique des drames hugoliens sont-elles le lieu d’une description souvent longue, riche et qui ne fait pas doublon avec le décor du spectacle. Destinées au seul lecteur, elles creusent l’espace, le dotent d’une quatrième dimension purement textuelle. Parcourant plus précisément les chambres à coucher dans le premier théâtre de Hugo, on s’aperçoit ainsi à quel point ces espaces se révèlent être un trait d’union entre le pouvoir, le sexe et le simulacre.