Manifestation et démontage du mythe. Images de Marseille chez Siegfried Kracauer

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23 novembre 2020

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Corina Golgotiu, « Manifestation et démontage du mythe. Images de Marseille chez Siegfried Kracauer », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.23127


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Siegfried Kracauer choisit les catégories de la césure et de la fragmentation pour rendre compte de la vie dans les villes méditerranéennes, qui semble s’organiser selon un principe d’improvisation. Grâce à cette liberté qui entraîne un nomadisme à la fois géographique et social‚ l’essayiste peut mettre en évidence le caractère arbitraire des déterminations catégorielles régissant l’existence. Cependant‚ son image de Marseille n’est pas réductible à l’hypostase du réel enfin révélé dans sa vérité dérangeante ou à la féérie carnavalesque transgressive. Le caractère sombre de la ville sous l’emprise des mythes qu’elle véhicule est développé dans le diptyque « Deux surfaces » (1926)‚ dans lequel Marseille est recomposée à l’aide de formes géométriques et de catégories mythiques implicites. L’analyse de cet essai-reportage s’arrête d’abord sur les métamorphoses de la ville entre mythologie et préhistoire‚ ce qui permet de démontrer ensuite les stratégies de déconstruction de cet espace‚ présenté depuis les coulisses et réduit à son noyau dur : la violence qui émane‚ muette‚ de l’agencement géométrico-myhique. Pour clore cette étude de Marseille sous l’espèce du mythe‚ son évocation comme cadre du dernier chapitre du roman autobiographique Genêt s’impose‚ car la ville y devient espace de manifestation et d’incarnation de la mort différée du héros pendant la guerre.

By choosing caesura and fragmentation as categories for analysing Mediterranean cities‚ Siegfried Kracauer highlights the principle of improvisation underlying the organisation of specific urban spaces. This spacial freedom leads to a geographical and social nomadism for the people living in this transitory context‚ which allows the essayist to point out the arbitrary character of categorical determinations governing our existence. However‚ it would be simplistic to reduce Kracauer’s image of Marseille either to the real as hypostasis finally disclosed as a disconcerting truth about reality or to the transgression of carnival extravaganza. Moreover‚ there is a bleakness to this city in the power of the myths it conveys that structures the diptych Two surfaces (1926)‚ in which Marseille is intellectually and emotionally recomposed using geometric patterns and implicit mythical categories. The first part of our interpretation of this essayistic report focuses on the image of the city’s metamorphosis‚ oscillating between mythological and prehistorical representations. The second part of the article investigates Kracauer’s deconstructionist strategies of urban space‚ aiming at revealing the hidden dark core of Marseille’s mythical space : the social and existential violence emanating silently from the architectural forms. To conclude this study of Marseille in the grip of myths it is necessary to examine the part it plays in the last chapter of Kracauer’s autobiographical novel Ginster‚ in which Marseille’s space overwhelms the (anti) hero with the ubiquitous presence of death.

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