23 novembre 2020
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Véronique Dallet-mann, « Le mythe de Marseille entre Modernité, exotisme et couleur locale », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.23197
Le langage visuel de la Nouvelle Vision se forge au contact de la Modernité‚ incarnée de façon emblématique par le Pont transbordeur à Marseille‚ que les photographes allemands découvrent dans la seconde moitié des années 1920. Naissent alors des prises de vues du Pont transbordeur et du Vieux-Port qui font école et nourrissent le mythe moderne de Marseille‚ lequel est alimenté également par d’autres imaginaires‚ littéraire‚ cinématographique et populaire. Ainsi‚ Germaine Krull collabore en 1930 avec l’écrivain André Suarès à l’ouvrage Marseille. Les photographies de la première et les légendes du second donnent à lire Marseille comme un réseau de signes de son ancrage mythique au cœur de la Modernité. Dans le même esprit‚ la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol‚ succès national et international des années 1930 (Marius est transposé pour le public germanophone dans les brumes d’un port d’Allemagne du Nord par Fritz Wendhausen)‚ nourrit quant à elle la vision de l’irréductible dichotomie entre le monde terrien et provençal du Vieux-Port et le monde du grand large‚ incarné par Marius qui refuse l’inscription dans la tradition patriarcale marseillaise.