29 juin 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Stéphane Bourdin, « Pratiques diplomatiques et droit de la guerre durant la conquête de la Cisalpine par Rome (iiie-iie s. av. J.-C.) », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.26618
Les sources littéraires grecques et romaines présentent les populations du Nord de l’Italie, les Celtes et les Ligures en particulier, comme des peuples barbares, avec lesquels toute paix est impossible et qu’il faudrait exterminer pour assurer la sécurité de la Péninsule italienne. Les auteurs antiques les décrivent comme des tribus, sans cadre urbain, qui ne connaissent pas l’organisation sociopolitique des cités-États méditerranéennes. Un examen attentif de ces textes permet toutefois de comprendre que cette rhétorique topique a été développée dès le iiie s. av. J.-C. par certains filons de l’annalistique romaine dans le but de justifier la conquête de la Cisalpine et de la Ligurie. Ligures et Celtes ne font que se défendre contre l’expansionnisme romain et leur comportement diplomatique semble tout à fait conforme à celui des autres populations italiennes, qui envoient des ambassadeurs, pratiquent la négociation et signent des traités.