17 juin 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Véronique Bontemps, « Un service public sans État ? », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.28635
Dans les Territoires palestiniens occupés, la sphère des transports est prise en charge par des compagnies privées, souvent à l’origine des compagnies familiales. Ce chapitre propose un état des lieux de la sphère des « transports publics » en Cisjordanie : à savoir les services payants proposés aux habitants pour se déplacer. Elle est aujourd’hui constituée par les autobus, les taxis collectifs et les taxis privés. Dans ce chapitre, je montre que la situation d’hyper-concurrence que connaissent ces trois secteurs est l’héritage de la manière dont la sphère s’est institutionnellement organisée depuis l’Empire ottoman, et suivant plusieurs vagues de gouvernements successifs : le Mandat britannique, le royaume hachémite de Jordanie puis l’occupation israélienne. Après son arrivée en 1994, l’Autorité palestinienne n’a pu mener une rénovation de grande ampleur et a dû gérer avec l’existant, dans un contexte de forte limitation structurelle de ses pouvoirs et d’instabilité politique due à la persistance de l’occupation israélienne. Je décris les ajustements successifs de l’Autorité palestinienne à cette situation mouvante, ainsi que les difficultés des acteurs du secteur (chauffeurs d’autobus et de taxis) et la manière dont ils s’en accommodent.