17 juin 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Michel Pendaries, « La VAH, un outil de contrôle de gestion inter et intra-organisationnelle », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.29268
Le système de contrôle de gestion fondé sur la méthode VAH se compose : d’un système de pilotage par la valeur (en remplacement d’un système de coûts), un Système budgétaire et un Tableau de bord. Un système d’animation des îlots de valeur doit être instauré sur la base de leur contribution de valeur. Le tableau de bord de pilotage se décompose en un tableau de bord commercial (Rapport des heures vendues sur les heures vendables de l’organisation), de production (Écart de slack et de VAB produite) et économique (Contribution de valeur projetée en fin d’exercice). La méthode VAH peut être complétée utilement avec d’autres outils de pilotage de la performance concernant la qualité et les délais comme : en gestion de production (l’AMDEC, la TQM, le SMED, le Six Sygma, etc.), en gestion commerciale (la VAH par client, le CRM) et avec l’approche socio-économique des organisations (la recherche des dysfonctionnements organisationnels). Avec la méthode VAH, l’analyse de la performance collective est privilégiée (îlot de valeur) sans pour autant exclure l’analyse de la performance individuelle des collaborateurs. En dissociant les critères économiques des performances individuelles et des performances collectives, l’application de la méthode VAH fiabilise et rend pertinent l’analyse de la performance économique par affaire, par mission ou par dossier lorsque l’entreprise souhaite apprécier la performance économique du commercial à ce niveau. La méthode VAH s’avère être très utile comme méthode de fixation des prix de transfert entre les divisions d’un groupe, juridiquement indépendantes ou non. Dans le débat international orchestré par l’OCDE, sollicité par le G20, qui se noue depuis 2010 autour de l’évasion fiscale. Les prix de transfert entre unités d’un même groupe d’entreprises sont au cœur des préoccupations internationales car les méthodes de fixation préconisées ne font pas consensus. La méthode du prix de pleine concurrence étant de manière unanime remise en cause mondialement, la méthode VAH s’inscrit tout à fait dans la nouvelle doctrine qui semble vouloir faire l’unanimité : celle d’un partage équitable des bénéfices. La tendance mondiale qui semble se dessiner à l’avenir est celle de l’accord préalable au prix de transfert (APP), basé sur le principe d’une négociation avant que les prix ne soient fixés, puis par leur acceptation préalable par l’administration. La méthode VAH apparaît être un outil pertinent dans la négociation entre les entreprises associées et les autorités fiscales, puisqu’elle mesure objectivement la « valeur productible », par l’heure de valeur ajoutée (objectif du vendeur) et la « valeur achetable » des produits, compatibles avec les objectifs de profitabilité de l’acheteur associé. La méthode VAH facilite l’évaluation de la vraie performance économique des entreprises associées et répond aux exigences fiscales souhaitées par l’administration.