Le statut des récits de voyage dans la géographie humaniste du xve siècle

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15 octobre 2021

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Nathalie Bouloux, « Le statut des récits de voyage dans la géographie humaniste du xve siècle », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.45083


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Au moins depuis le xiiie siècle, les récits de voyage constituent une source essentielle d’informations sur le monde. Des humanistes, tel Cristoforo Buondelmonti ou Cyriaque d’Ancône sont eux-mêmes des voyageurs, tandis que les auteurs antiques, en utilisant des informations recueillies auprès des voyageurs, avaient constitué la valeur heuristique des récits de voyage. Pourtant l’attitude des humanistes à leur égard est ambivalente. Certains, tel Poggio Bracciolini les utilisent avec enthousiasme tandis que d’autres comme Enea Silvio Piccolomini sont plus méfiants.Au xve siècle, un humaniste utilise un récit de voyage s’il est convaincu de la sincérité de l’auteur et de sa capacité à retranscrire le réel. Le succès du récit de Niccolò de’ Conti mis par écrit par Poggio Bracciolini s’explique en partie par l’autorité critique prêtée à ce dernier, garant de la véracité des propos du premier. Mais comment introduire les nouvelles informations en des lieux où règne l’incertitude ? D’une manière générale, même les humanistes qui usent des données recueillies par les voyageurs les soumettent à leur critique. Dès lors, les récits de voyage ne sont qu’un instrument parmi d’autres pour dessiner une image du monde par essence incertaine, ce qui explique qu’au xve siècle, ils ne pouvaient servir à remettre en cause radicalement la géographie antique.

Since the 13th century at least travel accounts are essential as sources for the knowledge of the world. Humanists, such as Cristoforo Buondelmonti or Cyriac of Ancon, are travellers themselves, while the Ancients had conferred a heuristic status to the travel literature by recording information gathered from travellers. Humanists are yet ambivalent. Some of them, for example Poggio Braccioloni, are enthusiastic in their use of such material whereas others, such as Enea Silvio Piccolomini, are far more suspicious about it.In the 15th century, a humanist would use a travel account only if he was convinced of the sincerity of his author and of his ability to properly transcribe reality. The success of Niccolò de’ Conti’s account is partly due to the critical authority of his writer, Poggio Bracciolini, which actually certifies the truth of it. But how can new information be introduced in places where nothing is absolutely certain? Even the humanists who use information gathered from travellers generally consider it with a critical eye. Therefore travel accounts are no more than a piece of material among others used to draw a picture of a world uncertain by essence, which would explain that in the 15th century, these narratives could not be used as a tool to radically challenge the ancient geography.

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