La représentation du Paradis et l’expérience mystique

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14 octobre 2021

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Jean Arrouye, « La représentation du Paradis et l’expérience mystique », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.47970


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Il est en principe impossible de représenter en peinture Dieu ou le Paradis que personne n’a vus. Pourtant les peintres trouvèrent plusieurs moyens de surmonter cette difficulté. D’abord en couvrant d’or le fond de leurs œuvres, l’éclat et l’incorruptibilité de l’or symbolisant la lumière qui règne éternellement au Paradis. Puis en s’inspirant de la description du Paradis terrestre comme un jardin dans la Genèse et de la Jérusalem céleste comme une cité « d’or pur » dans l’Apocalypse. Cependant le recours à l’or restreignait l’imagination tandis que la représentation du Paradis comme un jardin risquait de tomber dans le pittoresque. Aussi nombre de peintres eurent-ils recours à la structuration de leurs images du Paradis par des figures géométriques « parfaites », le cercle et le pentagone, dont les caractéristiques se prêtaient à en faire des équivalents symboliques du divin. Ces structures ne sont pas immédiatement repérables, demandent longue attention et se prêtent à la méditation, et donc favorisent l’expérience mystique. Ce fonctionnement de la peinture religieuse est observé sur trois exemples, le Triptyque du Buisson ardent de Nicolas Froment, Le Couronnement de la Vierge d’Enguerrand Quarton et Les Bergers d’Arcadie de Nicolas Poussin.

As a rule it is not possible to represent God or Heaven because nobody never saw them. Yet painters found ways of overcoming the difficulty. First by covering the background of their paintings with gold, the radiance and the incorruptibleness of which could be considered as a symbol of the everlasting divine light in Heaven. Then by inventing images of Heaven from the description of Heaven on earth in Genesis or from that of Celestial Heaven, a city made of pure gold, in the Apocalypse. Nevertheless golden backgrounds let insatisfied the imaginative spectators and depictions of Heaven as a garden could lapse into picturesque. Consequently some artists decided to structure the images of Heaven they would paint with “perfect” geometricl figures, such as circles or pentagons, relying on the analogy between their distinctive features and those of the Divine Persons. Those structures are not noted at first sight; they demand long attention; they induce meditation and may lead to a mystical experience. Three paintings are scrutinized from that point of view: the Triptych of the Burning Bush by Nicolas Froment, The Coronation of the Virgin Mary by Enguerrand Quarton and The Sheperds of Arcadia by Nicolas Poussin.

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