14 octobre 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
François Corbier, « Les écoles privées francophones de Tizi Ouzou », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.50355
Cet article reprend le fil d’une enquête anthropologique sur des écoles privées francophones à Tizi Ouzou réalisée entre 2006 et 2013. Ces écoles, nées au début des années 1990 dans une relative clandestinité, se sont développées au point de constituer aujourd’hui une véritable offre scolaire pour les « classes moyennes » de la ville. Malgré une officialisation de leur existence qui a engendré des évolutions structurelles importantes, ces écoles ont conservé leur raison d’être : préparer au baccalauréat français. Une fois le baccalauréat en poche, la majorité des élèves s’inscrivent dans les universités françaises. Bien plus qu’une offre de formation, les écoles privées de Tizi Ouzou sont de véritables institutions préparant à l’exil. Une émigration qui se construit en réalité dès l’entrée à l’école et qui s’empare tel un destin, des élèves et de leurs parents. L’évasion scolaire des écoles privées francophones prend racine au coeur de la colonisation, lorsque l’école française pour « indigènes » et l’émigration vers la France, agissaient comme des entreprises de déracinement.