25 mars 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jean-Paul Demoule, « From craniometry to paleogenetics », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.54568
L’anthropologie physique française s’est obstinée, plus longtemps que d’autres pays, dans la mesure des crânes et la définition de « races ». Cette tradition développée au xixe s. par la Société d’anthropologie de Paris et Paul Broca, s’est poursuivie jusque dans les années 1980 avec les travaux de Henri Victor Vallois et de son école. Ce dernier a entretenu avec les anthropologues physiques allemands liés au nazisme des rapports ambigus, qui se sont poursuivis après la seconde guerre mondiale, et ont abouti à la remise en 1980 de la médaille Broca à l’anthropologue allemande Ilse Schwidetzky. On doit à Jean-Pierre Bocquet-Appel un examen critique, mais resté relativement isolé, du rôle et des travaux de Victor Henri Vallois. Si l’anthropologie physique française a abandonné la craniométrie pour devenir « biologique » à partir des années 1980, on peut cependant trouver dans certains travaux actuels de paléogénétique, quel qu’en soit l’intérêt, la tentation de confondre à nouveau biologie et culture.