28 octobre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Néjat Brahmi, « Le culte du serpent dans les cités méridionales de Maurétanie Tingitane (Volubilis, Banasa) », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.62782
Des recherches entreprises récemment sur les autels conservés au Musée de l’Histoire et des Civilisations (Rabat, Maroc) ont permis de « redécouvrir » un autel en terre cuite jusque-là inédit (Inv. 8035). On y constate une perforation au niveau du dé qui donne naissance à quatre corps de serpents qui se développent à l’avant et à l’arrière de l’autel. Ce trou de forme circulaire n’est pas sans rappeler ceux que l’on a déjà observés sur une quinzaine d’autels domestiques découverts à Volubilis et à Banasa. La présence des serpents pourrait ainsi éclairer la fonction des perforations de ces autels atypiques et rendre compte de la ferveur d’un culte en lien avec cet animal dans les cités méridionales de Tingitane au cours des iie et iiie siècles apr. J.-C. La symbolique du serpent, relativement complexe, est présente dans de nombreux mythes et cultures. Dans la religion romaine, le Genius protecteur de la domus, attesté par une inscription de Volubilis, est souvent figuré sous la forme d’un serpent. On peut aussi le rapprocher de plusieurs dieux romains, hybrides « berbéro-romains » ou locaux qui le possèdent comme attribut.