19 novembre 2020
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Giuseppina Brunetti, « La ligne du lointain », Presses universitaires de Provence, ID : 10.4000/books.pup.8283
Qu’est-ce que le lieu du lointain dans la poésie médiévale ? Ailleurs et lointain partagent la condition de ne pas se situer, clairement, dans le partage d’un espace, d’un temps seul. La séparation entre la chose, le je lyrique et son entourage est explicite. Dans la poésie du Moyen Âge, l’Ailleurs est à la fois le lieu concret de la terra incognita, mais aussi le lieu inventé par le discours littéraire. Nous trouvons, parmi les troubadours – les premiers poètes modernes qui fondent l’éducation sentimentale des Européens –, l’amour de loinh de Jaufré Rudel. On essaiera d’analyser les mots qui dans la poésie médiévale indiquent l’Ailleurs, chez les troubadours, mais aussi dans le Minnesang allemand, jusqu’à Dante et Pétrarque pour mieux comprendre, avec un exercice de sémantique historique, la manière de dessiner l’Ailleurs et ce qu’on appelle le « lointain ».