« If the Shoe Fits, Wear It » : Français et Américains dans les opérations militaires de la diplomatie culturelle américaine en France (1955-1958)

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3 juin 2022

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François Doppler-Speranza, « « If the Shoe Fits, Wear It » : Français et Américains dans les opérations militaires de la diplomatie culturelle américaine en France (1955-1958) », Presses universitaires de Paris Ouest, ID : 10.4000/books.pupo.16887


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Dans les années 1950, l’implantation de bases militaires américaines en France, en vertu des termes du traité de l’Atlantique Nord, fait l’objet de deux types de critiques. Critiques d’ordre politique d’une part, portant non seulement sur le respect de la souveraineté française, mais aussi sur la question de l’OTAN dans son ensemble. D’autre part, des critiques d’ordre socioculturel jaillissent de la difficulté qu’éprouvent certains Français à partager leur quotidien avec les GIs, ces soldats américains aux côtés desquels ils observent et absorbent un mode de vie parfois bien différent du leur. En périphérie des bases, les contacts franco-américains entraînent des questions relatives à l’identité de l’« Autre », qui conduisent à d’inévitables tensions entre les deux populations. Le Département d’État et le Département de la Défense américains s’efforcent immédiatement de projeter une image des militaires à la population française, par le biais d’une propagande culturelle plus ou moins dissimulée. Les Américains organisent de nombreuses opérations promotionnelles, comme des meetings aériens, des journées portes ouvertes sur les bases, ou des rencontres sportives entre des équipes françaises et américaines. On observe peu à peu la mise en place d’un « spectacle de l’Autre », selon l’expression du sociologue Stuart Hall, qui montre l’existence d’une politique culturelle reposant notamment sur les militaires. S’il nous faut d’abord saisir la façon dont les militaires et les diplomates négocient leurs rapports en matière de politique culturelle, il nous faut également nous interroger sur la représentation de l’altérité, tant sur la nature des médias favorisant la construction de l’altérité que sur la fonction du « spectacle de l’Autre ». Dans notre étude, nous nous intéresserons plus particulièrement au cas du basket-ball sur la base de Chambley-Bussières en Lorraine, qui révèle un point de rupture entre Français et Américains. Cette analyse repose sur une lecture attentive des archives nationales américaines, mais aussi des archives de l’OTAN et sur quelques documents du ministère français de la Défense nationale. Nous espérons ici exposer les stratégies mises en œuvre par la politique culturelle pour appréhender l’altérité, et ainsi déterminer quelques aspects spécifiques de la politique culturelle américaine en France pendant la Guerre froide.

The establishment of US military bases in France in the 1950s under the terms of the North Atlantic Treaty (NATO) was subject to political and sociocultural criticisms. Political, first of all, with respect to French sovereignty and the NATO issue as a whole, but also sociocultural, emerging from the difficulty for the French to share their daily lives with the GIs. On the outskirts of the military bases, contacts between the two populations triggered issues relating to the iden– tity of the “Other,” which led to important strain between the French and Ame– ricans. The USDepartment of State and the USDepartment of Defense designed specific programs to improve transnational contacts as well as an “authorized” image of the military they could then display to the French. Air shows, open houses on the bases, or sporting events between French and American teams demonstrate the existence of a cultural policy in the hands of the military in particular allowing for a “spectacle of the Other”, in the words of sociologist Stuart Hall. But this aspect of American diplomacy interrogated the relationship between the military and diplomats on matters of cultural policy. We must the– refore question this depiction of otherness, both by the media’s construction of otherness as well as by the “spectacle of the Other.” In this study, we will place specific emphasis on basketball at the US Air Force base of Chambley–Bussières in the Lorraine region. This analysis is based on a close reading of the US Natio– nal Archives, but also NATOArchives and documents from the French Ministry of National Defense. We aim to expose the strategies implemented through cultural policy to understand otherness, and to determine specific aspects of American cultural policy in France during the Cold War.

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