La ville contre l’État ? Colette Pétonnet et Abdelmalek Sayad face à la question des bidonvilles

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20 mai 2022

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Yves Lacascade, « La ville contre l’État ? Colette Pétonnet et Abdelmalek Sayad face à la question des bidonvilles », Presses universitaires de Paris Ouest, ID : 10.4000/books.pupo.19237


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Pourquoi deux auteurs dont les travaux furent fondateurs dans la constitution de leur discipline (l’anthropologie urbaine pour l’une, la sociologie de l’émigration/immigration pour l’autre) ont-ils développé des visions à première vue radicalement différentes d’une même réalité : les bidonvilles en région parisienne dans les années 1960-1970 ? L’analyse comparée de leur œuvre révèle que cet écart tient à la fois à la taille, à la morphologie, à la situation et à la composition des bidonvilles étudiés mais également aux caractéristiques et à la condition de leurs habitants : Portugais et Espagnols pauvres dans un cas, Algériens (ex-) colonisés dans l’autre. De sorte que les modes de domination qui s’exercent sur ces populations protégées par une semi-clandestinité dans un cas, parquées et bien visibles dans l’autre, sont eux aussi différents. Mais les travaux des deux chercheurs se complètent et se rejoignent cependant dans la description d’un paysage et de parcours migratoires contrastés et complexes, marqués du sceau de la violence et de l’arbitraire d’État. Violence et arbitraire compensés cependant, chez Colette Pétonnet, par une conception émancipatrice de la ville, absente chez Abdelmalek Sayad.

Why did two scholars, who both were trailblazers in their respective discipline (urban anthropology for Pétonnet, sociology of emigration and immigration for Sayad) elaborate such apparently diverging visions of the same social reality: the shanty towns in the Parisian suburbs in the 1960s and 1970s? By analyzing their work in a comparative approach, it appears that this discrepancy can be explained by the size, the morphology, the localization and the composition of the shanty towns they chose to study, and by the characteristics of their inhabitants: poor Spanish and Portuguese people for Pétonnet, (ex) colonized Algerian people for Sayad. As a result, the modalities of domination endured were quite different in the two cases. Yet both researchers complement each other in describing a landscape made of complex and contrasted migratory trajectories marked by State violence and arbitrariness. Violence and arbitrariness though compensated, according to Petonnet, by an emancipatory conception of the city–a conception nowhere to be found in Abdelmalek Sayad’s work.

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