Patrimoine de ruines et médiation culturelle : un autre regard sur le voyage scolaire

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15 janvier 2021

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Lionel Sanchez, « Patrimoine de ruines et médiation culturelle : un autre regard sur le voyage scolaire », Presses universitaires de Perpignan, ID : 10.4000/books.pupvd.34369


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Les ruines fascinent comme elles repoussent. En ville ou dans la campagne, à détruire ou à conserver, à oublier ou à comprendre, elles s’affirment comme autant de signes qu’il faut apprendre à déchiffrer afin d’en saisir la portée historique, sociale et culturelle. Dans une société moderne qui a parfois tendance à laisser de côté l’imaginaire au profit d’un réalisme souvent virtuel, il ne serait certainement pas indécent de poser un regard renouvelé sur les témoins d’un temps passé, riche de gloire ou de misère, qui a largement contribué à forger les sociétés de notre temps et dont les ruines restent parmi les seuls témoignages tangibles. Depuis une trentaine d’année, la croissance de la mobilité touristique a permis au voyage scolaire de se développer jusqu’à s’imposer, parfois, comme le socle d’un ambitieux projet pédagogique mené de concert entre les enseignants et certaines associations culturelles de tourisme, soucieuses d’offrir dès le collège la possibilité aux jeunes d’être confrontés, sans doutes pour la première fois, à la ruine en tant qu’objet d’étude historique et sociologique. Au travers de l’exemple concret du circuit classique « Rome-Campanie » proposé aux latinistes des collèges et lycées, il est donc possible de mettre en évidence le rôle primordial que doit tenir le « médiateur culturel » dans le cadre du voyage scolaire, entendu comme forme de « tourisme culturel » à part entière. Faire regarder un monument afin d’être capable de le lire et de le comprendre nous semble un moyen tout à fait efficace pour le rendre accessible aux jeunes, afin que plus tard, en classe notamment, le simple rappel du monument en question soit en mesure d’évoquer tel ou tel aspect de La civilisation abordée. Ce type de mise en tourisme du patrimoine pourrait quelque peu s’apparenter à une « archéologie du regard » qui, par le biais du « médiateur culturel », s’imposerait comme la véritable intermédiaire entre le monument et l’élève. Par la mise en place d’une méthodologie appropriée, réfléchie, l’action de se rendre au plus près des vestiges du passé permet aux élèves d’investir l’espace historique et archéologique tel qu’il est défini par la ruine et le monument, en tant qu’objets de patrimoine mis en tourisme. Pour ce type de public, le fait de partir « sur le terrain » permet aux scolaires de mieux appréhender les différentes cultures auxquelles les ruines restent intimement rattachées, l’émerveillement qu’elles peuvent susciter étant souvent le premier pas vers la découverte. Renforcée par la présence d’un « médiateur culturel », la mobilité touristique imposée par le voyage scolaire permet à ces jeunes voyageurs d’échapper à l’espace virtuel du cours magistral pour investir un espace réel où la ruine peut tout à fait remplir son rôle de marqueur historique : elle permet d’engager entre les différents protagonistes du voyage (professeur – « médiateur culturel »– élèves) une large réflexion entre son contenu sémantique et son interprétation historique.

Ruins fascinate as much as they repel. In city or in the country, to destroy or to keep, to forget or to understand, they establish themselves as so much signs that we must learn to decipher in order to grasp the historical, social and cultural import. In a modern society sometimes with tendency to give up the imagination to the advantage of often virtual realism, it would not indeed be improper to put down a look renewed on the witnesses of last time, rich in glory or in misery, which broadly contributed to forge societies in our time and ruins of which stay among the only tangible evidence. Since around thirty year, the growth of tourist mobility allowed school trip to develop to the point of establishing itself, sometimes, as the plinth of an ambitious pedagogic plan led together between the teachers and certain cultural associations of tourism, anxious of giving possibility from the secondary school to the young persons to be confronted, without doubts for the first time, to the ruin as object of historical and sociological study. Through the concrete example of the classical circuit "Rome-Campanie" offered to the Latinists of secondary schools, it is therefore possible to put in an obvious place the primordial role which the " cultural mediator" should hold as part of school trip, heard as form of cultural tourism " in full measure. To make look at a monument to be able of reading it and to understand it seems to us a wholly efficient means to make it approachable to the young persons, so that later, in class notably, the simple recall of the monument being discussed is capable of recalling this or that aspect of approached civilization. This kind of put in tourism of heritage could be similar to an "archéologie du regard" which, by means of the "cultural mediator", would establish itself as the true intermediary between the monument and the pupil. By the installation of an appropriate, thoughtful methodology, to go very close to the relics allows to the pupils to invest the historical and archeological space as it is defined by the ruin and the monument, as objects of heritage put in tourism. For this type of public, the fact to leave " on the ground " allows the scholastic to arrest better the different cultures in which ruins remain intimately attached, the wonder which they can provoke being often the first step towards discovery. Reinforced by the presence of a " cultural mediator", tourist mobility imposed by the school trip allows to these young passengers to avoid the virtual space of the lecture to invest a real space where the ruin can wholly fulfil its role of historical marker: she allows to hire between the different protagonists of trip (professor –" cultural mediator " – pupils] a broad cogitation between its semantic contents and its historical interpretation.

Las ruinas fascinan tan como rechazan. Tan en la ciudad como en el campo, destruirlas o conservarlas, olvidarlas o entenderlas, se afirman como signos que se tiene que aprender a descifrar para captar el sentido histórico, social, o cultural. En una sociedad moderna se puede echar un vistazo a los testigos del pasado, rico o miserable, que contribuyó a forjar las sociedades actuales y cuyas ruinas permanecen entre los últimos testimonios históricos. Desde hace unos treinta años, el crecimiento de la movilidad turística permitió a los viajes escolares desarrollarse hasta imponerse, a veces, como el zócalo de un proyecto pedagógico ambicioso dirigido por los profesores y por algunas asociaciones culturales de turismo, preocupadas por ofrecer a los jóvenes la posibilidad de ser confrontado, sin duda por primera vez, a la ruinas como objeto histórico i sociológico. Con el ejemplo concreto del circuito clásico "Roma-Campania" propuesto a los latinistas de los institutos, es posible poner de relieve el papel primordial que representa el "mediador cultural" en el ambiente de los viajes escolares, entendido como "turismo cultural" de pleno derecho. Mandar mirar un monumento a fin de ser capaz de leerlo y de entenderlo nos parece un medio eficaz para rendirlo asequible a los jóvenes, para que más tarde, en curso por ejemplo, pudieran acordarse de uno de los aspectos de la civilización estudiada sólo con la mención del monumento en cuestión. Este tipo de turismo podría semejarse a una "arqueología de la mirada", que por medio del mediador cultural, se impondría como el verdadero intermedio entre el monumento y el alumnado. Con una metodología adaptada, el hecho de ir al lado de los vestigios del pasado permite al alumnado de ocupar el espacio histórico y arqueológico tal como está definido por la ruina y el monumento, como objeto del patrimonio turístico. Para este tipo de público, el hecho de “ir al terreno" permite a los alumnos que apreciaran mejor las diferentes culturas con las cuales las ruinas permanecen íntimamente relacionadas, la maravilla que pueden suscitar siendo a menudo el primer paso hacia el descubrimiento. Reforzada por el "mediador cultural", la movilidad turística impuesta por el viaje escolar permite a los jóvenes que escaparan del espacio virtual del curso magistral para ingresar un espacio real donde la ruina puede cumplir con su función pedagógica: permite comprometer a los diferentes protagonistas del viaje (profesor – "mediador cultural" – alumnos) con una reflexión entre el contenido semántico y su interpretación histórica.

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