15 janvier 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Antonio Peña Ramos José et al., « « Dimensiones de ’patrimonialización’ cultural: enseñanza y memoria histórica en el barrio granadino del albayzín » », Presses universitaires de Perpignan, ID : 10.4000/books.pupvd.34534
Dimensions de la « patrimonialisation » culturelle : enseignement et mémoire historique dans le quartier grenadin de l’Albayzín. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, aussi bien la théorie des Biens Culturels que l’UNESCO ont défendu et promu les valeurs immatérielles des divers types de patrimoine, en considérant tout particulièrement le patrimoine culturel matériel, c’est-à-dire les monuments, comme un signé idéalisé, inaltérable et permanent d’une époque passée. D’une certaine façon, cette tendance mettait sur le même plan le « Monumental » avec le « Matériel ». Aujourd’hui, ce concept qui s’est établi durant les siècles passés, a commencé une progressive modification. Durant la dernière décennie, que ce soit au niveau local, national ou international, s’est développée une nouvelle conception du patrimoine liée à la définition classique de patrimoine immatériel et intangible tout en délimitant de nouvelles frontières théoriques en fournissant une nouvelle dimension : une vision opposée mais aussi complémentaire à celle d’un patrimoine « inerte » établie jusqu’alors. Au-delà des « musées », les acteurs sociaux deviennent indispensables introduisant dans l’objet patrimonial, leurs pratiques sociales et éducatives ainsi que leurs traditions par l’expérience concrète de leurs vies quotidiennes. Parallèlement à cela et en agissant de la sorte, ils s’éloignent de l’instrumentalisation de l’héritage culturel qui est faite des anciennes régions et nations européennes. La notion même du « patrimonial », du canon culturel qu’une société en particulier juge digne de conserver, de promouvoir et transmettre aux prochaines générations, devient problématique et souvent disputée puisque l’héritage culturel et les traditions caractéristiques du « groupe »– national, ethnique, linguistique ou régional- ont été considérés comme immuables et intouchables. Tout ceci offre au scientifique du social une occasion inégalable pour la réflexion sur la mutabilité des interrelations entre le patrimoine culturel – matériel ou immatériel- le cosmopolitisme, le « territoire » et le multiculturalisme dans le cadre d’une recherche au sein de La ville de Grenade, encadrée dans le « Mediterranean Voices » et le « Identity is Future : the Mediterranean Intangible Space » projets. Il s’agira d’étudier la construction subjective de la mémoire, de l’identité collective et individuelle des divers résidents au quartier « morisco » de l’Albayzín afin d’analy ser la potentialité de l’enseignement et de la mémoire historique représentés à travers ce quartier, et ainsi ouvrir de nouvelles perspectives vers la « multiculturalisation » d’un passé en commun, partagé entre chrétiens et musulmans.