Vittorio Alfieri et l’invention du Misogallismo

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18 juillet 2019

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Christian Del Vento, « Vittorio Alfieri et l’invention du Misogallismo », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.116634


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La figure de Vittorio Alfieri (1749-1803) est associée depuis longtemps à celle de l’écrivain misogallico, père de la gallophobie italienne au XIXe siècle. On aurait cependant le plus grand mal à retrouver dans le Misogallo toutes les intentions qu’on lui prêta. Alors qu’Alfieri revendiqua jusqu’à la mort ses thèses politiques les plus radicales, les jugements atrabilaires à l’encontre de la France révolutionnaire qui se rencontrent à chaque page du Misogallo servirent la cause antidémocratique de tous ceux qui souhaitaient refuser à la révolution le statut d’événement fondateur de la modernité politique. Notre contribution s’efforce de démontrer que la déception exprimée devant la direction prise par les événements révolutionnaires ne suppose aucunement l’adhésion d’Alfieri aux raisons de la Réaction. S’il fut tenu pour le père de la gallophobie au XIXe siècle, ce fut en large partie parce que le Misogallo offrit à la vaste production antifrançaise issue de la propagande légitimiste et catholique une caution littéraire et une résonance sans lesquelles elle aurait été bientôt reléguée parmi les curiosités de l’histoire. En réalité, loin d’avoir renoncé à ses assertions les plus radicales, qui portaient davantage sur les moyens d’abattre la tyrannie que sur les principes mêmes qui auraient nourri ce républicanisme moderne, le Misogallo montrait qu’Alfieri était resté fidèle toute sa vie à une vision libérale de la société politique et à une solution constitutionnelle qui s’inspirait du modèle anglo-saxon.

The figure of Vittorio Alfieri (1749-1803) has long been associated with that of the writer misogallico, father of the Italian Gallophobia in the nineteenth century. However we would have difficulty in finding in Misogallo all the theses which we lent him. Although Alfieri claimed up to the death political theses the most radical, the splenetic judgments against revolutionary France which are on every page of Misogallo served the antidemocratic cause of all those who wished to refuse to the revolution the status of founding event of the political modernity. We shall thus try to demonstrate that the disappointment expressed in front of the direction taken by the revolutionary events supposes not at all the support of Alfieri for the reasons of the Reaction. If he was considered as the father of the gallophobia in the nineteenth century, it was in large part because Misogallo offered to the vast anti-French production from the legitimist and catholic propaganda a literary legitimacy and an echo without which it would soon have been relegated among the curiosities of the history. In reality, far from having given up his most radical assertions, which concerned more the means to bring down the tyranny that on the principles which would have feeds this modern republicanism, the Misogallo showed that Alfieri had remained faithful all his life to a liberal vision of the political society and to a constitutional solution which was inspired by the Anglo-Saxon model.

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