18 juillet 2019
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jean-Claude Lescure, « L’universalisme de la langue française en Europe à la fin du XIXe siècle », Presses universitaires de Rennes, ID : 10.4000/books.pur.116709
Les négociations internationales conclues par les traités de Westphalie en 1648 ont fait du français la seule langue internationale, célébrée dès lors par l’expression « le génie de la langue française ». Cette unicité disparaît lors des négociations du traité de Versailles de 1919 qui reconnaissent le bilinguisme franco-britannique dans les relations internationales. Mais ce n’est que la conclusion d’un processus de contestation de la suprématie de la langue française, qui débute et s’amplifie dans les dernières décennies du XIXe siècle, avec la recherche de langues internationales artificielles et la volonté de plusieurs gouvernements de favoriser d’autres langues naturelles que le français. Le constat est général en 1900 : le français est menacé. Cet affaiblissement entraîne en réaction la mise en place d’une politique de la langue, véritable politique culturelle qui vise à nourrir la gallomanie, perçue comme vecteur d’influence. C’est bien d’un élément constituant le softpower avant la lettre dont il est alors question.